1. Comprendre la méthodologie d’un audit SEO technique approfondi pour le crawl et l’indexation
a) Définir précisément les objectifs et les KPIs liés au crawl et à l’indexation
La première étape consiste à établir une compréhension claire des enjeux spécifiques du site. Il ne suffit pas de se limiter à des KPIs génériques comme le nombre de pages indexées. Il faut définir des indicateurs précis tels que :
- Proportion de pages crawlées par rapport au total : mesurer la couverture du crawl pour détecter les silos ou zones oubliées
- Fréquence de crawl : analyser la régularité pour anticiper des problèmes de fraîcheur ou de surcharge serveur
- Taux d’erreurs HTTP : identifier les blocages ou défaillances techniques impactant l’indexation
- Proportion de pages noindex/non crawlées : déceler des contenus potentiellement indexés à tort ou en oubli
b) Identifier les outils et ressources indispensables : crawlers, logs serveur, outils d’audit avancés
Les outils doivent être sélectionnés avec précision pour couvrir toutes les dimensions techniques. Parmi les incontournables :
- Outils de crawling avancés : Screaming Frog SEO Spider (version PRO), Sitebulb, DeepCrawl, pour une analyse exhaustive des pages
- Analyseur de logs serveur : WebLog Expert, Logstash, pour extraction et traitement précis des données de crawl
- Outils complémentaires : Google Search Console, Bing Webmaster Tools, pour croiser données et déceler des incohérences
c) Structurer une démarche étape par étape pour une analyse systématique et exhaustive
Une méthodologie rigoureuse doit inclure :
- Étape 1 : Recueil des données initiales : extraction des logs, export des crawlings, collecte de métadonnées
- Étape 2 : Analyse qualitative des logs pour détecter les patterns de crawl, zones sous-crawlées ou non crawlées
- Étape 3 : Vérification des fichiers de directives (robots.txt, meta robots, sitemaps)
- Étape 4 : Analyse de la structure interne : maillage, silos, pages orphelines
- Étape 5 : Validation via tests en environnement de staging pour s’assurer de l’impact des modifications
d) Mettre en place un protocole de collecte de données pour une analyse reproductible et fiable
Pour garantir la fiabilité, il est crucial de :
- Standardiser les périodes d’analyse : utiliser des plages horaires cohérentes, par exemple, une semaine de crawl pour une comparaison fiable
- Automatiser la collecte : scripts Python ou API pour extraire régulièrement logs et données crawlées
- Documenter chaque étape : consigner les paramètres, versions d’outils, et contextes pour assurer la reproductibilité
e) Intégrer la compréhension des enjeux techniques spécifiques aux sites complexes (sites e-commerce, multinationales)
Les sites à forte complexité présentent des défis additionnels :
- Gestion des contenus dynamiques : analyse fine des URL paramétrées, gestion du contenu généré automatiquement
- Multiples langues et régions : utilisation avancée de hreflang, détection des erreurs de configuration
- Architecture multi-niveaux : cartographie précise des silos, hiérarchisation des pages selon leur importance stratégique
2. Analyse détaillée des logs serveur pour diagnostiquer le comportement des robots d’indexation
a) Méthodologie pour extraire et préparer les fichiers logs (format, période, volume)
L’analyse des logs doit suivre une procédure précise :
- Format : vérifier l’encodage (UTF-8), le format standard des logs (Common Log Format ou Combined Log Format)
- Période : sélectionner une période représentative, généralement 7 à 14 jours, pour capturer la variabilité
- Volume : assurer une taille suffisante pour une analyse statistique fiable, en évitant les périodes de trafic anormal
b) Techniques d’analyse avancée des logs : identification des patterns de crawl, fréquence, et zones crawlées
Les étapes clés incluent :
- Segmentation par user-agent : distinguer Googlebot, Bingbot, et autres robots légitimes
- Analyse des codes HTTP : repérer les 200, 301, 404, 503, et autres codes pour diagnostiquer les erreurs ou redirections
- Fréquences de crawl : calculer la fréquence moyenne par URL, détecter les zones sous-crawlées ou sur-crawlées
- Zones crawlées : cartographier géographiquement ou par profondeur pour visualiser la couverture du crawl
c) Détection des erreurs de crawl via analyse des codes HTTP et des réponses serveur
Les erreurs courantes :
- 403 Forbidden : blocage par configuration serveur ou authentification
- 404 Not Found : liens cassés ou pages supprimées sans redirection appropriée
- 503 Service Unavailable : surcharge ou maintenance temporaire
- Redirections multiples : chaînes de redirection qui ralentissent le crawl et épuisent le budget
d) Cas pratique : interprétation de logs pour repérer des blocages ou des redondances dans le crawl
Exemple : après extraction d’un fichier log, vous constatez une fréquence anormalement basse sur la section /produits/ d’un site e-commerce. En analysant les user-agents, vous remarquez que Googlebot émet des codes 403 suite à une erreur de configuration du fichier .htaccess. La solution consiste alors à ajuster les règles d’accès pour permettre un crawl fluide tout en conservant la sécurité.
e) Pièges courants : confusion entre robots légitimes et spam, mauvaise configuration des filtres
Il est fréquent de rencontrer des faux positifs ou des faux négatifs dans l’analyse des logs :
- Faux positifs : identifications erronées de robots non légitimes comme étant Googlebot, souvent dus à des user-agent falsifiés
- Mauvaise configuration des filtres : bloquer par erreur des adresses IP légitimes ou laisser passer des bots spammy
Avertissement : utilisez toujours une liste blanche contrôlée pour identifier les robots légitimes, et complétez par des vérifications DNS pour authentifier les user-agents.
3. Audit des fichiers robots.txt, sitemaps, et directives meta pour optimiser l’accès des robots
a) Vérification approfondie de la syntaxe et de la conformité des fichiers robots.txt
La syntaxe doit répondre à des règles strictes :
- Directive User-agent : précise quel robot est ciblé
- Directive Disallow : définit les chemins à bloquer, en utilisant des chemins relatifs
- Directive Allow : permet d’autoriser des sous-chemins spécifiques même dans une zone disallow
- Syntaxe : pas de caractères spéciaux non échappés, chaque directive doit être sur une ligne séparée
Astuce : utilisez l’outil de test intégré de Google Search Console pour valider la syntaxe et l’efficacité de votre fichier robots.txt.
b) Mise en œuvre de stratégies avancées : directives disallow / allow, crawl-delay, noindex, nofollow
Pour optimiser le crawl :
- Crawl-delay : en français, délai entre deux requêtes, à paramétrer judicieusement pour éviter la surcharge (ex : crawl-delay: 10)
- Noindex / Nofollow : directives meta ou robots pour contrôler l’indexation et le suivi des liens sur des pages spécifiques
- Exemple : bloquer l’indexation des pages de filtres ou de tri tout en laissant le crawl pour éviter de gaspiller le budget
Note : la combinaison de robots.txt et meta tags doit être harmonisée pour éviter les conflits qui pénalisent le crawl.
c) Analyse des sitemaps : structure, fréquence de mise à jour, intégration avec Google Search Console
Les sitemaps doivent suivre des règles strictes :
| Critère | Détails |
|---|---|
| Structure | Hiérarchisée, avec groupes logiques (par catégorie, par région) |
| Fréquence de mise à jour | Régulière, adaptée à la fréquence de modification du contenu |
| Validation | Utiliser l’outil de test de Google Search Console pour vérifier la conformité |
Conseil : associez systématiquement vos sitemaps à Google Search Console pour suivre leur indexation et détecter d’éventuelles erreurs.
d) Étude de cas : correction de conflits entre robots.txt et meta tags pour maximiser le crawl pertinent
Supposons qu’une page importante est bloquée dans robots.txt mais marquée en noindex dans sa balise meta. Le crawler ne pourra pas accéder à la page pour analyser la meta, empêchant son indexation. La solution consiste à :
- Supprimer la directive disallow dans robots.txt pour cette page
- Vérifier la balise meta robots pour s’assurer qu’elle autorise l’indexation (noindex doit être remplacé par index)
- Revalider via Google Search Console après modification
e) Conseils d’experts pour automatiser et monitorer la gestion des fichiers de directives
L’automatisation permet de garantir une conformité continue :
- Utiliser des scripts Python pour générer dynamiquement le fichier robots.txt à partir de la base
